Fleasy décolle verticalement, comme un drone, grâce à huit hélices. (Fleasy)
Fleasy anticipe la certification d’un aéronef zéro carbone

Fleasy fera 5 mètres de long, pèsera 400 kilos et pourra transporter par la voie des airs 200 kilos de fret ou bien deux passagers. Avec une autonomie de 350 kilomètres à 700 km/h, cet aéronef « est le seul à cumuler la vitesse et la distance parmi les nombreux projets de drones-cargos sur le marché », assure Jérôme Persiani, président et cofondateur de la start-up lyonnaise qui porte le même nom que son invention. 

Le modèle réduit à l’échelle 1/5 vole depuis un an. Il décolle verticalement, comme un drone, grâce à huit hélices. Mais, ensuite, l’appareil pivote d’un quart de tour pour voler à l’horizontale ; il est alors très semblable à un avion biplan. «Un hélicoptère ou un drone dépensent trop d’énergie pour se maintenir en l’air et ne peuvent donc pas aller vite et loin. Contrairement à Fleasy: ses ailes lui donnent de la portance et les huit moteurs ne servent plus qu’à la propulsion », explique Jérôme Persiani, courtier en assurances spécialisé en aviation. Il s’est associé au concepteur de l’engin, Arnaud de Ponnat, ex-président de Mecachrome.

Leur concurrent, Kitty Hawk Flyer , combine aussi décollage vertical et déplacement horizontal, «mais avec deux motorisations distinctes, ce qui ajoute du poids et augmente le coût, en faisant perdre de l’efficacité et de la rentabilité», estime Jérôme Persiani. Autre différence : la motorisation du projet américain est électrique, alors que Fleasy a opté pour une solution thermique, «en attendant de passer à l’hydrogène », précise-t-il, «à cause du poids des batteries, en concurrence avec la charge utile».

PROTOTYPE D’ICI UN AN

Après quatre ans de R&D avec l’institut Supaero, l’entrepreneur a rejoint la SATT Pulsalys, qui l’accompagne pour le bouclage en cours d’une levée de fonds de 1 million d’euros, à laquelle participent des industriels et bpifrance. L’incubateur lui ouvre aussi les ressources du laboratoire LAGEP pour améliorer la rotation après le décollage, qui occasionne encore une violente secousse, avec un décrochage de plusieurs mètres.

Pilote amateur, Jérôme Persiani veut présenter un prototype fonctionnel à taille réelle dans un an, pour des premiers transports de marchandises d’ici à trois ans vers des îles ou des zones isolées. Pour un usage privé, celui qui rêve de remplacer sa grosse voiture par un Fleasy espère aboutir d’ici cinq à sept ans.